C’est le printemps, comment se protéger des tiques ?

Publié le 8 avril 2019

Avec le retour des beaux jours, vous allez peut-être avoir envie de faire un petit tour en forêt pour vous aérer. C’est une très bonne idée, car il est conseillé d’effectuer au moins 30 minutes d’activité modérée cinq fois par semaine (ou encore 25 minutes d’activité intense trois fois par semaine).

 

Mais gare à la morsure de tique ! Celle-ci est susceptible de transmettre parfois des agents infectieux (bactéries, virus, parasites) comme la fameuse maladie de Lyme, dont les médias se font de plus en plus l’écho ces dernières années. Les autorités sanitaires ont évalué le nombre de nouveaux cas à environ 50 000 en 2016.

 

Alors, quels sont les bons gestes à adopter pour éviter tout risque ? Et faut-il vraiment avoir peur de cette bactérie ?

tiques
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La maladie de Lyme : qu'est-ce que c'est ?

Prononcez L[aïe]me, à l’anglaise, du nom de la ville américaine qui lui a donné son nom. Son vrai nom est la borréliose de Lyme, parce que la bactérie responsable est du genre « borrelia » (Borrelia burgdorferi de son vrai nom). C’est une bactérie spirochète, c’est-à-dire de forme hélicoïdale, comme vous le voyez sur l’image ci-contre. 

Comment l'attrape-t-on ?

Elle est transmise par des animaux à l’être humain, c’est une zoonose. Et cette transmission se fait par un parasite bien connu : la tique.

Celle-ci joue le rôle d’intermédiaire : elle « attrape » d’abord la bactérie en piquant un hôte infecté (par exemple en forêt, un chevreuil).

Puis elle la transmet à un individu en le piquant.


Une fois attrapée, comment se manifeste-t-elle ? On distingue habituellement trois grandes phases, séparées par des périodes durant lesquelles aucun symptôme ne se manifeste.

  1. La phase primaire : elle est caractérisée par l’apparition d’un érythème migrant caractéristique localisé au niveau de la piqûre, de forme ovale et qui ne provoque généralement pas d’envie de se gratter. Il augmente pendant quelques semaines (d’où son nom de « migrant ») avant de régresser et disparaître de lui-même. Y sont associés parfois des maux de têtes, douleurs articulaires ou fièvres légères. Cet érythème n’apparaît cependant pas toujours.
  1. La phase secondaire : elle débute plusieurs semaines voire plusieurs mois après. Divers symptômes apparaissent, comme des lésions cutanées, des douleurs articulaires fréquentes, des atteintes neurologiques (souvent le nerf facial) et des manifestations cardiaques (palpitations, syncopes).
  1. La phase tertiaire : l’évolution vers cette dernière phase reste rare. Elle intervient après plusieurs mois ou années. Les douleurs articulaires peuvent être plus intenses et les atteintes neurologiques toucher la moelle épinière (paralysie ou troubles de la motricité) et/ou provoquer des problèmes psychiatriques. Des manifestations cutanées diverses apparaissent, comme des nodules durs caractéristiques sur le front ou le lobe de l’oreille, qui régressent d’eux-mêmes.

Est-elle vraiment un problème de santé publique ?

Il vous suffit de taper « maladie de Lyme » dans votre moteur de recherche pour tomber rapidement sur des articles ou des reportages parfois inquiétants. Qu’en est-il réellement ?

Il existe aujourd’hui un débat dans la communauté médicale et scientifique qui alimente l’incompréhension du grand public. Il porte principalement sur deux éléments :

L'existence de "faux négatifs" :

C’est à dire les patients qui sont atteints par la maladie mais qui ne sont pas détectés, donc pas ou mal soignés. Le problème est qu’actuellement, les tests sérologiques utilisés (appelés Elisa et Western blot) ne sont pas fiables à 100%. L’enjeu est de savoir qu’elle est la marge réelle d’erreur, et c’est là-dessus que les spécialistes se divisent :

  • Pour les uns, ces tests passeraient à côté de trop de cas et laissent les malades concernés dans une situation d’errance thérapeutique (absence de diagnostic posé sur des problèmes bien réels) ;
  • Pour le camp opposé, le test n’est qu’un élément du diagnostic, qui repose avant tout sur les signes cliniques observables (douleurs articulaires, atteintes neurologiques, etc.). Dès lors, le risque de passer à côté d’une maladie de Lyme serait faible, d’autant plus que les tests sont de plus en plus fiables au fur et à mesure que la maladie s’installe.

L'existence d'une forme chronique de la maladie :

Les spécialistes ne sont pas d’accord sur la possibilité d’éradiquer complètement borrelia de l’organisme. Le traitement actuel repose sur une cure d’antibiotiques assez lourde de quelques semaines.

  • Pour les uns, ces traitements devraient être prolongés ou sont insuffisants. La bactérie pourrait leur survivre et s’installer alors durablement, provoquant durant des années les symptômes empoisonnant le quotidien des malades ;
  • Pour les autres, il n’existerait aucune preuve scientifique d’un intérêt à poursuivre trop longtemps une cure d’antibiotique, voire d’antifongiques ou d’antiparasitaires, à part s’exposer à de lourds effets secondaires. Le diagnostic d’une maladie de Lyme chronique serait en réalité une mauvaise réponse à de vrais symptômes.

Si vous voulez avoir un aperçu de ce débat, l’échange ci-dessous est exemplaire tant par la clarté des explications que par le respect que se manifestent les deux spécialistes

Maladie de Lyme : un problème de santé publique ?

Alors, que pouvons-nous conclure ? Comme le disent les deux intervenants, il est indéniable que la maladie de Lyme constitue un vrai enjeu de santé publique :

  • Les médecins généralistes ne sont pas encore toujours assez formées à la reconnaitre, et les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé (HAS) sont récentes (juin 2018) et pas encore bien connues ;
  • De plus, une publication de 2018 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) a indiqué que le nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme serait en net augmentation en 2016, après 5 années de stabilité ;
  • Enfin, la recherche doit encore faire des progrès pour rendre les tests de plus en plus fiables, afin de limiter au maximum les risques de fauxnégatifs.

 

Pour autant, il faut se garder de céder à la psychose que peut procurer la lecture de certains forums ou le visionnage de reportages alarmistes. Même lorsque les symptômes sont semblables à ceux d’une maladie de Lyme, ils peuvent en réalité correspondre à une autre pathologie. Une étude menée au service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière (Paris) entre janvier 2014 et décembre 2017 a montré que 90% des personnes venues consulter pour ce motif n’étaient en réalité vraisemblablement pas porteuses de la maladie. Parmi elles, 9 sur 10 étaient atteintes d’un autre mal.

 

Adoptez les bons gestes !

  • Prévenir la morsure des tiques

Dans tous les cas, quelques réflexes suffisent. Les connaissez-vous ?

Lorsque vous partez vous promener en forêt, que vous randonnez ou que vous jardinez longtemps :

– Portez des vêtements longs et couvrants, si possible clairs afin de mieux distinguer les tiques ;

– Fermez vos chaussures, n’hésitezpas à glisser vos bas de pantalons dans les chaussettes ou à mettre des guêtres. Les tiques sont à l’affût au bout d’un brin d’herbe ou d’une broussaille et remontent par vos jambes (en revanche, elles ne tombent pas des arbres) ;

– Emportez avec vous un tiretique ;

– Dans les zones très infestées, vous pouvez aussi imprégner vos vêtements de répulsifs adaptés, voire votre peau directement. Mais ces produits étant toxiques, il vaut mieux les réserver aux endroits les plus risqués ;

– Au retour, il faut examiner en détail l’ensemble de votre corps, et plus particulièrement les plis : aisselles, plis du genou, zones génitales, nombril, conduit auditif, ainsi que le cuir chevelu. N’hésitezpas à refaire cet examen le lendemain, car la tique gorgée de sang sera plus visible (les nymphes ne mesurent qu’un à trois millimètres de diamètre).

  • Mordu ? Agissez avec précaution

Malgré toutes ces précautions, vous vous êtes quand même fait mordre par le parasite ? Pas d’inquiétude : il n’est pas en mesure de vous contaminer tout de suite. Vous avez au moins 12 heures devant vous pour l’enlever. Il vous suffit d’avoir toujours avec vous un tire-tique, que l’on trouve aisément en pharmacie, ou même une simple pince à épiler. Evitez surtout de l’endormir avec de l’éther ou de l’alcool (elle pourrait relâcher les pathogènes dans votre organisme), et procédez ainsi :

Comment enlever une tique ?

– Saisissez la tique au plus près de la peau

– Tirez là doucement en pivotant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre

– Une fois enlevée, pensez à désinfecter la zone concernée

Et même si vous vous y êtes pris trop tard, sachez qu’une minorité de tiques est porteuse de la maladie (il existe des zones plus ou moins infestées). La probabilité de l’avoir attrapé reste donc modérée. De plus, l’apparition de l’érythème migrant au niveau de la piqûre a lieu dans 95% des cas : impossible de le rater. Pensez dans tous les cas à surveiller la morsure pendant un mois afin de vous assurer qu’il ne s’y développe pas. Si tel était le cas, consultez rapidement un médecin. 

Vous voilà donc paré pour de grandes sorties en forêt ou de longues séances de jardinage, sans inquiétude, pour profiter au maximum de la belle saison !

Et comme toujours, n’hésitez-pas à nous contacter !

  • Par téléphone au 03 20 47 62 00 – du lundi au vendredi  entre  8h30 à 17h30
  •  
  • Par courriel : contact@mutuelle-gsmc.fr
  •  
  • Ou encore en nous écrivant à : Mutuelle GSMC – Héron parc – 40 rue de la vague – CS 20455 -59658 Villeneuve d’Ascq

Crédits Photo : © Shishiga – stock.adobe.com

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