C’est Noël, et vous avez de la chance : vous avez reçu une magnifique paire de chaussettes de la part de votre cher(e) et tendre.


Nos vêtements peuvent (parfois) contenir des produits irrants...
En juillet dernier est paru un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Celui-ci pointait les risques d’irritations cutanées ou d’allergies liés aux textiles en contact direct avec la peau. Les vêtements neufs sont en effet susceptibles de contenir un certain nombre de substances nocives, mais cela n’avait été que très peu étudié jusqu’à maintenant.
Une étude qualifiée de « pionnière » a donc eu lieu en 2017 à la demande du ministre de la Santé et du ministère de l’Industrie pour identifier ces substances, les risques éventuels qu’elles impliquent, et formuler des recommandations en matière de fabrication, voire des interdictions d’utilisation. C’est en effet pendant le cycle de production des vêtements qu’elles peuvent être utilisées, d’où le fait de les retrouver éventuellement dans le produit final.
Zoom sur : l’ANSES L’ANSES est une agence nationale chargée d’évaluer les risques sanitaires dans les domaines de l’alimentation, de l’environnement et du travail, pour formuler des recommandations à l’attention de ses ministères de tutelle (Santé, Agriculture, Environnement, Travail et Consommation). Elle a été créée en juillet 2010 et est issue de la fusion de plusieurs agences antérieures dont elle reprend les compétences. Elle est par exemple responsable des autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, autrement dit des pesticides. Vous avez peut-être entendu parler d’elle quand elle a produit en février 2016 un avis sur le glyphosate, le fameux pesticide controversé. |
Résultats : les vêtements neufs peuvent effectivement parfois contenir des substances nocives, telles du nickel, de la benzidine (utilisée dans la synthèse de colorants et teintures mais cancérogène), ou encore du chrome VI, un produit considéré comme extrêmement toxique utilisé dans le tannage du cuir.
Ce dernier ne vous est d’ailleurs peut-être pas inconnu : c’est à cause de la pollution des eaux potables par le chrome VI que la militante Erin Brokovitch a fait condamner une grande entreprise californienne à 333M de dollars d’indemnisation en 1993 (souvenez-vous du film avec Julia Roberts sorti en 2000 !). On estime ainsi que 0,2% de la population européenne est allergique à celui-ci, et sa manipulation industrielle est très réglementée. Les résultats de l’étude ont donc conduit l’ANSES à recommander la révision du seuil réglementaire de cette substance dans les articles en cuir.
Mais les laver élimine l'essentiel du risque !
Inutile de paniquer cependant : la probabilité de retrouver votre pied dans l’état de la photo ci-dessus est faible ; il s’agit d’une dermatite de contact, c’est-à-dire d’une irritation de la peau provoquée par le contact avec la substance incriminée, affection heureusement rare. En réalité, la protection de votre santé s’améliore précisément grâce à la meilleure connaissance des risques que permet ce type d’étude, qui permet de revoir les seuils réglementaires et les pratiques de fabrication. Autrement dit, parce que l’on cerne de mieux en mieux les risques, vous êtes aujourd’hui mieux protégés qu’avant.
C’est ainsi que l’ANSES a formulé de nombreuses recommandations à l’usage des professionnels et des autorités (abaissement ou fixation de seuils pour certaines substances, nouvelle classification, réalisation d’études complémentaires, etc.).
Vous concernant, l’Agence souhaite que soit mis en place un dispositif d’information type étiquetage, qui pourrait servir notamment aux personnes déjà sensibilisées (par exemple parce qu’elles ont déjà connu un épisode allergique). Sachez par ailleurs que des labels existent déjà : vous les avez peut-être croisés en achetant un matelas récemment (par exemple, le standard Oeko-Tex 100, qui existe depuis 1992, ou le label GOTS pour les tissus biologiques).
Et surtout, la recommandation principale est finalement très simple : lavez toujours vos vêtements neufs, en suivant les indications du fabriquant. Ce geste pourra vous éviter d’éventuels désagréments. Même chose lorsque vous achetez un nouveau matelas : s’il est déhoussable, lavez sa housse avant de l’utiliser ; et dans les tous cas, pensez à utiliser un protège matelas.
Et voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela !
Pour en savoir plus :
Bulletin de vigilance de l’ANSES : dermatites de contact dues à des vêtements ou des chaussures (juin 2018 2 pages)
Avis complet de l’ANSES : rapport d’expertise collective (avril 2018 – 206 pages)
Et comme toujours, n’hésitez-pas à nous contacter !
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