Les objets connectés font beaucoup parler d’eux ces derniers temps : électroménager, caméras de surveillance, enceintes, assistants vocaux, montres … il ne se passe pas un mois sans l’annonce de la commercialisation de nouveaux produits. Et la santé n’échappe pas à ces innovations. Exemple avec le pansement connecté.

Un gadget de plus ?
Pas du tout ! Contrairement à certains objets dont l’intérêt ne saute pas toujours aux yeux, le pansement connecté répond à de vraies attentes : le traitement des plaies chroniques. Ces dernières sont des plaies qui ne cicatrisent pas d’elles-mêmes au bout de quelques semaines (environ 4 à 12) malgré le traitement qui y est apporté. Elles touchent environ 2 millions de 700 000 personnes en France. Leurs causes sont multiples et les plus courantes sont :
- Les escarres, c’està-dire les plaies liées à une immobilisation prolongée, assise ou debout. Elles apparaissent au niveau des zones de pression (fesses, talons…). On les rencontre fréquemment en maison de retraite, mais aussi à l’hôpital ou chez les personnes en fauteuil roulant ;
- Le syndrome du pied diabétique, chez les personnes atteintes par cette maladie. Du fait de la baisse de sensibilité des nerfs, le malade ne perçoit plus les petites blessures, qui peuvent s’infecter. Mal traité, il peut aller jusqu’à l’amputation ;
- L’ulcère veineux de la jambe, qui est lié à l’insuffisance veineuse. Le sang stagne dans les jambes au lieu de remonter correctement vers le cœur, et cette pression trop importante entraîne une inflammation des veines conduisant en fin de compte à une plaie typique, souvent au –dessus de la cheville.
Ces différentes plaies sont longues à cicatriser (plus de 6 mois pour la moitié d’entre elles) et douloureuses pour les patients. Elles ont aussi un coût pour le système de santé, en constante augmentation avec le vieillissement de la population – environ 20 milliards de dollars au niveau mondial. Ceci explique que de nombreuses équipes travaillent actuellement sur le développement de pansements intelligents. Une start-up française a même annoncé récemment la commercialisation d’un premier modèle pour la fin de l’année 2019, fruit d’une collaboration active avec un laboratoire de l’INSERM (établissement public dédié à la recherche médicale)
Le pansement connecté, comment ça marche ?
Les progrès de l’électronique (miniaturisation, flexibilité) ont rendu possible l’intégration de petits circuits au sein même du pansement. Le pansement connecté contient donc un dispositif électronique capable à la fois de mesurer certains paramètres de la plaie ou des tissus et de transmettre ces informations à un autre appareil, tel le smartphone du patient par exemple. L’avantage est évident : il n’y a plus à contrôler le pansement en le soulevant régulièrement, et un début d’infection peut ainsi être repéré et traité précocement. Or, plus une infection est traitée tôt, plus elle a de chances d’être guérie rapidement.
Différents modèles sont en cours de développement. Côté capteurs, ils mesurent la variation de certains paramètres métaboliques significatifs, qui permettent de savoir où en est la guérison : température corporelle, niveau du ph, taux de glucose et d’oxygène, etc. Par exemple, lorsqu’une plaie guérit, le ph s’élève dans un premier temps, avant de redescendre à un certain niveau de façon stable. Si ce n’est pas le cas, le pansement va émettre un signal alertant les soignants.
L’étape d’après consiste à rendre le pansement actif, c’est-à-dire capable de traiter en tout ou partie le problème constaté. Plusieurs pistes sont suivies : la libération d’une substance désinfectante pour traiter le début d’infection (gel) ; la photothérapie, c’est-à-dire le traitement par la lumière émise par certaines diodes miniatures placées dans le pansement ; ou encore une pâte venant s’intercaler entre la plaie et le pansement pour favoriser la cicatrisation et lutter contre les agents infectieux. Les idées ne manquent donc pas !
Des pansements amenés à se généraliser, mais pas tout de suite
Les pansements connectés ont donc un intérêt majeur pour l’avenir. Pour le moment, c’est encore un produit nouveau : ils sont donc relativement onéreux et susceptibles d’être améliorés. Le pansement développé avec l’INSERM est ainsi annoncé à 30€ l’unité pour l’année prochaine (mais il est censé tenir un mois complet).
Au vu de l’intérêt de ces nouveaux dispositifs, les spécialistes tablent sur leur généralisation d’ici une petite dizaine d’années. Leur production à grande échelle permettra d’en diminuer les coûts de production. Et même s’ils restent plus chers que des pansements classiques, la qualité des soins s’en trouvera tellement améliorée que la question ne devrait pas se poser.
Quant à votre mutuelle, GSMC suit bien sûr avec intérêt le développement de ces produits innovants, parce qu’elle sera amenée à les prendre en charge lorsqu’ils auront obtenus l’accréditation nécessaire. Un dispositif médical à suivre de près !
Les pansements « classiques » : des marges de progrès importantes en attendant l’arrivée des pansements connectés Des marges de progression importantes existent actuellement dans l’utilisation des pansements classiques. En effet, les soignants ne sont pas toujours formés correctement à leur usage car pendant longtemps, la problématique des plaies chroniques n’a pas été suffisamment prise en compte. Heureusement, les choses changent : les formations se multiplient, comme le montre la création cette année d’un diplôme interuniversitaire « professionnalisation en cicatrisation » à destination des professionnels de santé, promu par la Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations (SFFPC). La prévention et le traitement des escarres en maison de retraite sont aussi de mieux en mieux pris en charge, avec la mise en place de protocoles spécifiques. |
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