L’immunothérapie, une solution d’avenir contre le cancer

Publié le 12 avril 2019

Savez-vous qui a obtenu le prix Nobel de médecine l’année dernière ? Et pour quelles découvertes ?

immunothérapie
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Comme (presque) toujours celui-ci a été décerné conjointement, à deux chercheurs spécialisés dans une nouvelle voie thérapeutique contre le cancer : l’immunothérapie.

A gauche, le japonais Tasuku Honjo, chercheur à l’université de Kyoto.

A droite, l’américain James Allison, chercheur à l’université du Texas.

 

© Wikipédia, Gerbil, CC By-SA 3.0 / CC By 4.0

L'immunothérapie, quel est le principe ?

Le principe est simple : il s’agit de stimuler le système immunitaire du patient pour que son corps élimine de lui-même la tumeur cancéreuse. Celui-ci est normalement programmé pour reconnaître les corps étrangers (virus, bactéries…) ; mais bizarrement, il ne parvient pas à vaincre le cancer, pourtant constitué de cellules devenues étrangères après une mutation génétique.

 

Les chercheurs se sont longtemps demandé pourquoi, sans vraiment trouver la réponse à jusqu’à ces dernières années. Ils ont quand même expérimenté dès les années 70 différents moyens pour « activer » le système immunitaire :

  • injection du BCG (le vaccin anti tuberculose) ou de globules blancs cultivés en laboratoire ;
  •  
  • administration de substances chimiques stimulantes ;
  •  
  • « vaccin » à base de cellules cancéreuses prélevées sur le patient, puis rendues inoffensives, suivant le même principe qu’un vaccin classique contre un microbe.

 

 

Toutes ces tentatives n’avaient malheureusement pas produit le succès escompté. Tout se passait comme si la tumeur était invisible pour le système immunitaire.

Et comment fonctionne-t-elle ?

Les choses ont commencé à changer dans les années 90 lorsque des chercheurs ont commencé à mieux comprendre comment fonctionne le système immunitaire. Les deux lauréats du prix Nobel 2018 ont chacun de leur côté mis en évidence deux phénomènes :

    • James Allison et son équipe ont découvert une protéine spécifique (appelée CTLA4) qui régule la réponse immunitaire. Située dans la membrane de certains globules blancs (les lymphocytes T), elle empêche ces derniers de trop se multiplier, afin qu’ils ne finissent pas par attaquer l’organisme après avoir vaincu une maladie. Ils ont donc eu l’idée de bloquer cette protéine, ce qui permet aux lymphocytes de se développer davantage et d’aller attaquer la tumeur.
  • Tasuku Honjo et son équipe ont de leur côté découvert une autre protéine (appelée PD1), elleaussi située dans la membrane des  lymphocytes T. Cette protéine entraîne dans certains cas l’autodestruction des lymphocytes … et il s’avère que des cellules cancéreuses arrivent à activer cette autodestruction pour se protéger ! Leur idée a donc été de la bloquer, ce qui s’est avéré là aussi efficace.

Un peu d’histoire

En réalité, le principe de l’immunothérapie remonte à loin. Le médecin américain William Colley (1862-1936) avait remarqué par hasard à la fin du XIX° siècle que certains cancers avaient disparu miraculeusement après que le patient a subi une forte infection à streptocoques.

Il tenta alors d’injecter à des malades déclarés condamnés un mélange de bactéries affaiblies pour stimuler leur système immunitaire.

Cela fonctionna dans certains cas … à condition que le patient ne meure pas de l’infection entre-temps !

Ces travaux précurseurs tombèrent dans l’oubli avec l’apparition de la radiothérapie peu après.

 

À lire aussi : Comment prévenir le cancer du sein ?

En pratique où en est-on ?

Europe 1 – « L’immunothérapie est la nouvelle voie dans la lutte contre le cancer”

L’immunothérapie est un traitement assez nouveau, mais qui connaît un développement rapide. Cependant, il ne s’agit pas d’un remède miracle. Ses effets secondaires sont potentiellement importants, et les protocoles de traitement sont encore à affiner, notamment sur la durée.

  • Quels cancers ?

Les essais ont d’abord porté sur les cancers qui se traitent mal, en particulier sur le mélanome malin (cancer de la peau). Les traitements sont peu à peu étendus à d’autres formes de cancer, avec des réussites prometteuses sur celui du poumon, mais aussi ceux de la tête et du cou (sinus, bouche, larynx, etc.). L’immunothérapie contre le cancer du rein a aussi obtenu une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché, qui valide son utilisation thérapeutique). La liste devrait s’allonger dans les années à venir.

  • Quels traitements ?

Les traitements reposent sur l’administration d’anticorps monoclonaux, c’est-à-dire produits en laboratoires à partir d’un clone de cellule. Ils sont administrés en intraveineuse et ont pour nom nivolumab ou pembrolizumab (anti PD-1) et ipilimumab (anti CTLA-4). L’injection dure généralement entre 60 et 90 minutes toutes les deux à trois semaines, avec une adaptation du traitement en fonction des effets secondaires et de l’efficacité.

Ces produits peuvent être administrés conjointement, avec une efficacité accrue mais également plus de toxicité pour l’organisme. Les médecins essaient donc actuellement de trouver le bon niveau entre avantages et inconvénients de ce type d’association.

Et les méthodes habituelles ?

L’immunothérapie s’utilise en principe en complément des méthodes éprouvées que sont la radiothérapie (brûlure de la tumeur aux rayons X), la chimiothérapie (attaque par des produits chimiques ciblant les cellules à détruire) et bien sûr la chirurgie (ablation de la tumeur par opération). Pour certains cancers comme le lymphome, elle pourrait peut-être un jour être utilisée seule, mais les traitements privilégient à l’heure actuelle une combinaison de méthodes.

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